Comment le coronavirus affecte-t-il votre travail?
Soyons réalistes, notre monde a changé drastiquement en quelques semaines et, pour la grande majorité d’entre nous, nous avons dû nous adapter rapidement à une nouvelle situation de travail. Que ce soit une perte d’emploi, s’adapter au télétravail, apprendre à jongler le boulot et les enfants qui s’ennuient ou tout simplement ressentir le stress d’aller travailler parce que nous sommes un service essentiel, notre sphère professionnelle s’est trouvée chamboulée pour la grande majorité d’entre nous!!
Comme intervenantes, nous avons également eu à nous adapter et nous offrons maintenant nos consultations à distance, par téléphone ou internet, jusqu’à nouvel ordre.
Bref, nous sommes tous affectés de près ou de loin par cette situation et on sait tous que cela représente des défis particuliers auxquels il faut s’adapter!
Le journal The Conversation publiait un article dernièrement qui s’intitule : Les 4 bienfaits de la distance sur le travail. Sans nier les défis auxquels nous sommes confrontés, réussir à bien s’adapter à notre nouvelle réalité demande de regarder tous les côtés de la médaille!
J’ai eu l’opportunité de réaliser une chronique à CIAU FM sur le sujet et je voulais vous partager mes réflexions sur le sujet, car il est vrai que cette situation a aussi ses bons côtés, et il serait dommage de ne pas s’y attarder!
Personnellement, je trouve que les rencontres à distance me demandent un défi supplémentaire pour aider mes clients à entrer de façon plus approfondie dans leur monde émotif et perceptif. Or, les émotions et les perceptions sont des éléments très importants d’un processus de counseling de carrière et de connaissance de soi! J’apprends donc à utiliser des stratégies différentes pour amener mes clients à réfléchir sur leur situation. En parallèle à cela, j’adore la flexibilité que me permet la télépratique. N’ayant pas l’enjeu de la disponibilité du bureau, je peux offrir des plages de disponibilités supplémentaires pour mes clients! Je peux aussi faire des “pauses ménage”, ce qui fait que j’accumule moins de désordre!
Le premier avantage dont parle l’article constitue le fait de pouvoir se focaliser sur l’essentiel. Il est vrai que d’avoir une certaine distance par rapport à notre lieu de travail peut nous donner une perspective différente et nous permettre de voir les choses sous un angle différent. Cela peut donc constituer un bon moment pour faire le point et réfléchir sur votre carrière et vos prochains objectifs.
Le télétravail favoriserait aussi la créativité. Je pense que ce point va avec le précédent : la distance amène une nouvelle perspective qui permet de penser à des nouvelles solutions. Le télétravail nous permettrait ainsi d’élargir notre champ des possibilités. Le fait d’avoir moins d’informations à gérer, car nous ne sommes pas constamment interrompus par des collègues, des courriels, alouette, peut également libérer de l’espace dans notre tête pour des nouvelles idées.
La distance réduirait la difficulté à prendre des décisions. Comme conseillère d’orientation, ce point m’a particulièrement interpellée. Prendre des décisions est au coeur de notre quotidien, surtout au travail. On doit faire des choix à tous les instants et le fait d’être à distance, semblerait-t-il, permettrait de minimiser certains stresseurs qui peuvent rendre les prises de décisions angoissantes.
Finalement, d’après l’article la distance réduirait donc le stress et pourrait améliorer notre situation au travail.
Après avoir lu cet article, je me faisais la réflexion que le processus est similaire à ce que je fais avec mes clients. Les gens me contactent parce qu’ils sont stressés, angoissés et inconfortables dans leur travail et je les aide à prendre une distance psychologique par rapport à tout cela. C’est cette distance, cette perspective qui leur permet d’en arriver à mieux cibler qui ils sont, ce qui pose vraiment problème dans leur travail et des stratégies nouvelles pour améliorer leur situation.
De mon expérience, je remarque que prendre une distance, un recul par rapport à sa situation permet souvent d’y voir plus clair et nous libère de l’espace pour envisager de nouvelles solutions.
L’intervenante en moi trouve également de préciser, en terminant, que l’idée de cet article n’est aucunement de minimiser les défis auxquels vous êtes confrontés dans votre travail actuellement. En ce sens, n’hésitez surtout pas à nous contacter si votre inconfort professionnel devient difficile à gérer!
Annie Guillemette, c.o.
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Changer de carrière après 30 ans : La réorientation
Ah la jeunesse! Se permettre de rêver et inventer sa vie, choisir ce que l’on veut faire, se projeter dans l’avenir… Même si le choix décisionnel n’est pas de tout repos lorsqu’on est jeune, j’ai le regret de vous annoncer qu’il ne devient pas nécessairement plus simple en vieillissant!! La machine à rêver ne s’arrête pas en même temps que les responsabilités familiales, financières, professionnelles et compagnie augmentent! Mais que fait-on justement quand on a des rêves professionnels qu’on ne sait pas comment atteindre? Quand notre emploi actuel nous rend inconfortable? Ou quand on ne peut plus pratiquer le métier auquel on était habitué?
Eh bien on peut entamer un processus de réorientation!
En effet, à tout âge, on peut ressentir le besoin de faire un changement de carrière et d’aller explorer de nouveaux horizons professionnels.
Plusieurs raisons peuvent amener une personne à vouloir se réorienter. Je vous partage ici les 3 principales que j’observe dans ma pratique :
- Le besoin de se réaliser
On fait tous notre choix de carrière en fonction des informations que nous avons au moment où on fait ce choix. Et il est tout à fait possible qu’avec les années qui passent, ce qu’on voulait à 18 ou 20 ans ne représente plus nos besoins actuels! Peut-être que votre travail ne vous stimule plus? Que vous voulez accéder à des postes plus prestigieux? Peut-être aussi que vous vouliez d’abord placer votre vie et que le moment est maintenant venu d’essayer de vivre de vos passions?
Ainsi, le besoin de se réaliser, d’aller vers de nouveaux défis, de faire ce qu’on aime est l’un des moteurs qui peut amener une personne à vouloir se réorienter.
- Des problématiques physiques ou psychologiques
Parfois la réorientation devient un choix un peu forcé… Si vous vous êtes blessé et que vous ne pouvez plus pratiquer cette profession que vous aimiez et qui comblait vos besoins, il y aura probablement une période d’adaptation et de deuil à faire. De prendre le temps de vivre cette transition et de faire un bilan de ce que vous aimiez ou aimiez moins de votre travail, des éléments que vous aimeriez conserver dans votre nouvel emploi, etc. peut vous permettre de prendre une décision plus éclairée pour la suite.
- Des préoccupations reliées aux autres sphères de la vie
Je le dis à tous mes clients, votre vie est comme un casse-tête où chaque domaine important (par exemple la famille, le travail, les loisirs, etc.) constitue une pièce.
Il peut arriver que votre travail n’occupe donc pas la place que vous voudriez qu’il occupe dans votre casse-tête de vie. Que la pièce qui lui est consacré soit trop petite ou trop grosse par rapport aux autres domaines importants.
Un travail trop prenant, ou dont l’horaire empiète sur ce que vous voulez dans le reste de votre vie peut vous faire vivre de l’inconfort. À l’inverse, un travail qui ne vous donne pas de stimulation, ne répond pas à vos intérêts ou ne vous génère plus de défis peut également susciter une insatisfaction professionnelle. De faire l’exercice de penser à ce que vous désirez dans chacun des domaines importants de votre vie peut ainsi vous aider à mieux situer la fonction et la place que vous voulez accorder à votre travail.
Quelques ressources
Si vous pensez à réorienter votre carrière, il peut être pertinent de rencontrer un expert pour vous aider dans votre réflexion. Pour trouver un conseiller d’orientation, vous pouvez toujours consulter le www.orientation.qc.ca
Vous pouvez également avoir accès à différents services, selon votre situation, tels que les carrefours jeunesse-emploi, La Croisée et Libre Emploi.
Finalement, si vous ne désirez pas consulter mais aimeriez tout de même amorcer une réflexion, les livres suivants pourraient peut-être répondre à votre besoin :
J’en parle souvent, mais pour moi ce livre est d’une grande pertinence pour toute personne qui veut amorcer une réflexion sur ce qu’elle veut pour la suite de sa vie. Il s’agit du livre de Mathieu Guénette, Trouver sa place au travail quand on se sent un peu extraterrestre.
Dans le deuxième livre que je vous suggère, Isabelle Falardeau propose différents exercices très appliqués pour réfléchir sur soi-même et développer notre identité. Son livre, l’Orient-Expert est aussi visuellement intéressant et intéressant, car il illustre la démarche avec un parcours et une carte, comme si vous étiez un explorateur… de vous-même!
Finalement, dans le livre C’est décidé, je retourne aux études, les auteures vous proposent des exercices de réflexion pour construire et préparer votre projet de retour aux études
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Êtes-vous épicurien? Le bien-être hédonique
Vous considérez-vous comme une personne épicurienne?
Avez-vous déjà entendu cette expression pour qualifier certaines personnes?
À quoi fait-on référence lorsque l’on dit qu’une personne est épicurienne??
Le terme épicurien vient d’Épicure, un philosophe de l’antiquité qui accordait beaucoup d’importance aux sensations, à la passion. Épicure croyait que nos sensations nous permettent de trouver la vérité, donc de comprendre le monde.
Ces idées ont également été étudiées plus scientifiquement sous le terme du bien-être hédonique. Il s’agit d’une forme de bien-être qui est axée principalement sur les résultats, sur le bonheur immédiat, le fait de combler ses besoins, et sur la recherche de sensations et de moments heureux. En d’autres termes, il s’agit de la recherche du bonheur subjectif et de l’expérience du plaisir, donc d’affects positifs.
Un affect positif représente les sentiments agréables que l’on peut vivre, tels que la joie et la tendresse. Un affect négatif, quant-à-lui, représente les sentiments plus désagréables tels que la tristesse ou la colère.
Le bien-être hédonique est donc vécu lorsqu’une personne croit subjectivement que sa vie est désirable, plaisante et bonne. Ainsi, ce concept correspond davantage à un résultat de moment heureux, plutôt qu’à un processus d’un état à un autre.
Et le lien avec la relation d’aide? L’hédonisme, c’est une valeur qui peut être très importante pour certaine personnes. Ces personnes vont justement accorder beaucoup d’importance à leur bien-être immédiat et à la proportion de sentiments positifs qu’ils vivent par rapport à leurs sentiments négatifs. Si cette valeur de l’hédonisme est capitale pour un client, il peut s’agir d’une perche d’intervention pertinente que de l’aider à se connaître au niveau des situations qui lui font vivre davantage de sensations positives ou négatives. Cela pourra ainsi constituer des pistes de réflexion supplémentaires lors de prises de décision dans une relation de couple ou en vue d’un futur emploi.
Annie Guillemette, c.o.
23-01-2019
Crédit image : https://pixabay.com/fr
Bibliographie
Diener, E. & Lucas, R. E. (1999). Personality and subjective well-being. Dans Kahneman, D., Diener, E., & Schwarz, N (1999). Well-being : The foundations of hedonic psychology. New-York. Russel-Sage Foundation. 213-229. 593p.
Diener, E. (2009). Introduction-The Science of Well-Being : Reviews and Theoretical Articles by Ed Diener. Dans Diener, E. The Science of Well-Being. Springer
LaGuardia, J. G., & Ryan, R. M. (2000). Buts personnels, besoins psychologiques fondamentaux et bien-être : théorie de l’autodétermination et applications. Revue québécoise de psychologie, 21. 281-304.
La théorie des valeurs universelles de Schwartz. Récupéré de : http://valeurs.universelles.free.fr/theorie-schwartz-2.html le 22-01-2019
Ryan , R. M., & Deci, E. L. (2001). On happiness and human potentials : A review of research on hedonic and eudaimonic well-being. Annu. Rev. Psychol., 52. 141–66.
Waterman, A. S. (2013). Introduction : considering the nature of a life well lived-intersections of positive psychology and eudaemonist philosophy. In Waterman (2013). The best within us : Positive Psychology Perspectives on Eudaimonia (pp. 3-17). American Psychological Association.
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